L’acte même de peindre est un bonheur pour elle qui
s’inscrit dans ses couleurs euphoriques, dans sa matière à la fois aérienne et
corporelle, dans la danse désinvolte et joyeuse de ses formes. C’est un geste
sensuel, une caresse continue qui appelle le rêve, qui fait naître le rêve.
C’est l’énergie d’un au-delà d’elle-même qui s’engouffre en elle et qui la tire
hors d’elle.
La
force qui s’en dégage ne traduit pas le tempérament d’un artiste qui s’affirme
et qui revendique. C’est la force d’un ailleurs impalpable qui traverse et
épouse les reliefs de sa sensibilité. Sa peinture est une écoute ou l’artiste
ne s’écoute pas, comme savent le faire les enfants, les fous et les sages. Elle
écoute non pas une voix mais un parfum de ciel qui viendrait rafraîchir la
morne réalité d’un monde qui s’étouffe à force de se suffire à lui-même.
La
peinture d'Aline nous rapproche des anges, des esprits divins, des
héros éternels, du char céleste et du trône où siège le Seigneur
qu'aucun oeil n'a vu. Elle est symphonie de couleurs. Elle est
vibration et tempête. C'est de la peinture ! Que dire de plus ? Comment
mieux dire ?