Si l’on devait situer les peintures
d’Aline, on pourrait les rattacher au grand courant expressionniste qui a
secoué le monde de l’Art du 20iéme siècle. Mais ce serait une
erreur de penser en termes d’école et de mouvement pour présenter son travail.
Un travail qui n’en est pas un mais qui est par contre une passion aussi vitale
que le soleil à la terre ou le souffle qui fait battre les cœurs et se déployer
les âmes.
L’acte même de peindre est un bonheur pour
elle qui s’inscrit dans ses couleurs euphoriques, dans sa matière à la fois
aérienne et corporelle, dans la danse désinvolte et joyeuse de ses formes.
C’est un geste sensuel, une caresse continue qui appelle le rêve, qui fait
naître le rêve. C’est l’énergie d’un au-delà d’elle-même qui s’engouffre en
elle et qui la tire hors d’elle.
La force qui s’en dégage ne traduit pas le tempérament
d’un artiste qui s’affirme et qui revendique. C’est la force d’un ailleurs
impalpable qui traverse et épouse les reliefs de sa sensibilité. Sa peinture
est une écoute ou l’artiste ne s’écoute pas, comme savent le faire les enfants,
les fous et les sages. Elle écoute non pas une voix mais un parfum de ciel qui
viendrait rafraîchir la morne réalité d’un monde qui s’étouffe à force de se
suffire à lui-même.
La peinture d'Aline nous rapproche des
anges, des esprits divins, des héros éternels, du char céleste et du trône où
siège le Seigneur qu'aucun oeil n'a vu. Elle est symphonie de couleurs. Elle
est vibration et tempête. C'est de la peinture ! Que dire de plus ? Comment
mieux dire ?
Charles Mopsik
Paris, le 8 juin 2001
 
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