Les peintures d'Aline

La Fabrication des couleurs


 

   Qui parle de peinture, parle de couleurs. Il ne peut en être autrement. Et entre les mains d’un grand coloriste, même le noir devient une couleur.  

    J’ai eu ce grand bonheur d’avoir eu pour ami, Abraham Pincas, artiste peintre et professeur à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris,  dans le cadre de l’atelier «  Peintures et Techniques ».

   Il m'a appris à préparer des toiles, à les encoller et à les enduire,  à faire des émulsions et des médiums, à fabriquer mes propres couleurs. Je lui dois une reconnaissance éternelle pour m'avoir enseigné, avec chaleur et amitié, le métier des peintres du passé.

   Après avoir touché à tout, à la peinture à l’huile, à l’encaustique, à la tempéra, à l’acrylique, à la gouache, à l’aquarelle, aux pastels, j’ai trouvé une manière qui m’est toute personnelle et qui correspond à ma rapidité d’exécution et aux fulgurances de mes sensations.

   Je suis née avec un cadeau du ciel,  ce don inné de la couleur. Les couleurs, je ne les cherche pas. Elles s’imposent à moi avec une assurance désarmante. Elles donnent corps à mon imagination qui n’a de cesse de se renouveler et de me propulser vers les mondes plus cléments de la Création

  Abraham m'a affranchie de cette dépendance aux produits vendus dans les magasins d'art. En fabricant mes propres couleurs avec des pigments et des liants qui défient le temps, j'ai tout  reçu  en abondance. Et j’ai pu m’en donner à cœur joie sans limite tant sur le plan du format des supports que sur l’emploi des couleurs. J’ai fait en grand et beaucoup et souvent et tout le temps.

   Et comment ne pas évoquer le souvenir de Robert Muller qui avec Abraham Pincas avaient mis en place, pour les étudiants des Beaux-arts, une caverne d'Ali Baba  en trésors, pigments et liants divers.

   Dans une succursale du magasin  Colorine, quelque part dans une banlieue de Paris, j’ai bien souvent rêvé émerveillée devant tous ces pigments offerts en vrac, à la truelle, comme autant d’épices dans un souk oriental. Conseillée par Robert qui connaissait la carte d'identité de chaque couleur, les résistantes, les volatiles, les couvrantes, les incompatibles, les cancérigènes,  les arborigénes... j’ai su me procurer ce dont j’avais besoin.

    Le soutien indéfectible de Charles qui croyait en moi et en ma peinture, m'a donné une force à déplacer  des montagnes.

   Il disait au sujet de mon travail : «  Tu fais une peinture midrashique. »

Le 02 09 2024


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